Les premiers postes, en l’occurrence Kaolack et Tambacounda, vont être livrés dans le courant de ce dernier trimestre 2020 et 258,5 km de ligne, tous raccordés à la fibre optique, sont déjà prêts sur les axes Kaolack - Birkilane et Kaolack - Tambacounda. 

La ligne électrique d’interconnexion de l’OMVG est composée de 1600 km de lignes tirés par 3392 pylônes et qui connectent le réseau de distribution d’électricité des 4 Etats-membres. Elle permettra de transporter l’énergie produite par le barrage de Sambangalou ainsi que 30% de la production énergétique du barrage de Kaléta, déjà en fonctionnement en Guinée. La ligne d’interconnexion est segmentée en 16 lots et comporte 16 postes de transformation dont les postes de Kaolack (extension du poste déjà existant de la Senelec à Kahone pour la réception de la ligne 225 KV), Koungheul, Tambacounda, Kédougou et Sedhiou. 

Grâce au Projet Energie, plus de 3 millions de personnes auront accès à l’électricité dans les quatre pays membres. En plus du productible énergétique dont le Sénégal va bénéficier, le Projet Energie lui permettra également de disposer de 40 000ha aménageables dans les bassins du fleuve Gambie avec le recul de la langue salée.

Huit partenaires techniques et financiers se sont pour l’heure engagés aux côtés des États pour mobiliser 1,2 milliards de dollars qui représentent le financement total du projet. Il s’agit de la Banque Africaine de Développement, la Banque Mondiale, la Banque Européenne d’Investissement, la Banque Islamique de Développement, l’Agence Française de Développement, la Banque Ouest-Africaine de Développement, les Coopérations koweitienne et allemande. 

Un projet d’une telle envergure ne peut se faire sans affecter la vie des communautés riveraines et leurs biens. Aussi, près de six (6) milliards de Fcfa ont été mobilisés par les Etats-membres pour l’indemnisation des 5000 Personnes Affectées par le Projet (PAP) identifiées après enquêtes, conformément aux exigences des Etats et des partenaires. Un mécanisme de gestion des plaintes a été mis en place au niveau des quatre pays pour mieux prendre en compte leurs droits. 

A côté de ces aspects sociaux, le Projet Énergie est aussi fermement engagé dans la préservation de l’environnement et la promotion du développement durable. Pour la réalisation, des surfaces sont inévitablement déboisées. Dès lors, des mesures compensatoires s’imposaient. C’est ainsi qu’un protocole forestier a été convenu avec les Directions nationales des Eaux et Forêts des pays membres pour d’importantes opérations de reboisement et de renforcement des capacités des communautés riveraines en matière de préservation de la biodiversité. 

Note aux éditeurs
L’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG) est une institution sous-régionale qui regroupe quatre Etats-membres, la Gambie, la Guinée, la Guinée Bissau et le Sénégal. Le Haut-Commissariat de l’OMVG est l’organe d’exécution des programmes de développement intégré mis en œuvre par les quatre pays membres pour une exploitation rationnelle et harmonieuse des ressources hydroélectriques communes des bassins des fleuves Gambie, Kayanga Géba et Koliba-Corubal.

En février 2017, l’OMVG a lancé à Kaléta en Guinée un ambitieux Projet Energie, à travers la construction du barrage hydroélectrique de Sambangalou et la réalisation d’une ligne électrique d’interconnexion reliant les quatre pays membres.